Des récits « blancs », un roman « blues », puis du polar, sans oublier des nouvelles où s’entremêlent l’ironique et le tragique : depuis son premier ouvrage de fiction, l’auteur puise ses sujets dans l’étrangeté du quotidien, mais aussi dans les crises de nos sociétés et l’absurdité du monde.
D’hier à aujourd’hui, Stéphane Ledien a été marqué par les comic-books de John Romita Sr. et de Frank Miller, les bandes dessinées de Jacques Tardi, le blues de Junior Wells, les chansons de Bashung, le rock de Bruce Springsteen et de Pavement et, du côté du 7e art, les films de Brian de Palma, de John Carpenter et de Sam Raimi. Résultat : l’auteur construit livre après livre un univers irrésolu, violent, dérisoire et en même temps poétique. Si sa première œuvre flirtait avec l’autofiction et une certaine légèreté, ses romans et nouvelles ont ensuite pris une tournure plus intense et ténébreuse, quand bien même il y subsiste encore quelques pointes d’humour virant au désenchantement.
En tant qu’écrivain, mais aussi en tant que chercheur en littérature et cinéma, Stéphane Ledien s’intéresse aux fictions de genre, en particulier le récit criminel et le fantastique. Dans ces domaines, il affectionne tout spécialement les narrations caractérisées par un style direct sans fioritures (mais parfois – souvent ? – traversé de moments de pure contemplation), et une conception nihiliste de l’existence et de la réalité. Autant d’histoires dont le dénouement n’est que le vecteur de nouveaux désordres.
Ses influences littéraires vont des classiques de Flaubert, de Maupassant et d’Alexandre Dumas aux maîtres du roman noir américain, en passant par Jean Meckert, Jean-Patrick Manchette, Maurice G. Dantec, Dominique Manotti, Virginie Despentes, DOA, Pierre Lemaître, Jérôme Leroy, Richard Morgiève, James Ellroy, Don Winslow ou encore Steve Tesich.