Né en région parisienne l’année du premier choc pétrolier et émigré au Canada en 2010, Stéphane Ledien se définit comme un « aventurier littéraire » — du genre à barouder du côté de la musique blues (il est d’ailleurs harmoniciste, disciple du célèbre bluesman canadien Jay Sewall), du cinéma de genre et des polars.
Titulaire d’une maîtrise de littérature de la prestigieuse Université de Paris-Sorbonne et d’un 3e cycle en audiovisuel obtenu au sein du même établissement, il a d’abord été journaliste pigiste dans un magazine du groupe de presse L’Etudiant, collaborateur artistique aux scénarios de longs-métrages et assistant de production chez Gedeon Films et Gedeon Publicité (aujourd’hui Groupe Gedeon programmes), puis rédacteur-producteur en radio à Nostalgie (aujourd’hui groupe NRJ). Il a ensuite officié pendant quinze ans en tant que concepteur-rédacteur dans des grandes agences de communication parisiennes : comme créatif employé au sein des réseaux Young & Rubicam Group et DDB Worlwide Group, et à quelques reprises en tant que travailleur indépendant chez Ogilvy & Mather, Publicis, TBWA, DraftFCB, FullSix Group.
Il a aussi cofondé en 2002 et dirigé jusqu’en 2012 la revue de cinéma Versus, distribuée pendant quelques années en kiosques et en librairies partout en France. La qualité éditoriale de la revue a notamment été saluée par des journalistes de France Télévision et le critique Xavier Leherpeur à Canal+. En tant que directeur de la publication et rédacteur en chef de la revue, Stéphane Ledien a couvert de nombreux festivals de cinéma, parmi lesquels l’ancien festival du film policier de Cognac et le Festival international du film fantastique de Gérardmer. Il a aussi interviewé, dans le cadre d’une rubrique intitulée « carte blanche à… », l’actrice-scénariste française Nathalie Levy-Lang ou encore Nina Hoss, actrice allemande fétiche du réalisateur Christian Petzold (Yella, Jerichow, Phoenix), également vue dans les saisons 5 et 6 de la série américaine Homeland.
Carrière littéraire
En 2010, il s’est installé dans la ville de Québec et a entamé une carrière d’écrivain.
À ce jour, il a publié plusieurs nouvelles et trois ouvrages de fiction.
Sa nouvelle « L’esprit tortue », parue dans le recueil collectif L’esprit tortue aux Éditions de La Table Ronde (groupe Gallimard, Paris), a remporté en 2012 le Grand Prix Plume d’agence, sélection des meilleures nouvelles écrites par des professionnels de la communication. Parue aux mêmes éditions dans le recueil collectif Grande roue, sa nouvelle « Sweet Sixtine » a reçu l’un des huit Prix Plumes d’agence 2014. Quant à sa nouvelle « Le vieil homme et le chêne », elle a terminé semi-finaliste des Prix de la nouvelle Radio-Canada 2013.
L’auteur a signé en 2012 son premier ouvrage de fiction avec Un Parisien au pays des pingouins (Lévesque éditeur, Montréal), anthologie de récits hauts en couleur, entre anecdotes inspirées et contemplation poétique, du premier hiver d’un Français au pays de la feuille d’érable. L’ouvrage a notamment été remarqué au Salon international du livre de Québec ; il a aussi fait l’objet d’un reportage au Téléjournal Québec d’ICI Radio-Canada et d’une longue entrevue dans l’émission de Bernard Faucher « La nuit qui bat », sur ICI Radio-Canada Première.
Chez Lévesque éditeur est aussi paru en 2014 son roman Bleu tout-puissant : un road trip existentiel aux frontières de l’étrange et du mystère marqué par l’univers du blues. Ce premier roman a été qualifié de « foutrement bien écrit » par Sylvain Sarrazin de La Presse et de « très bien écrit et [de] très divertissant » par Diane Martin — qui a reçu l’auteur en entrevue — dans son émission « La musique parle » sur ICI Radio-Canada Première.
En 2015, Sur ses gardes, premier roman d’un cycle intitulé Les phalanges d’Eddy Barcot, est paru dans la collection noire des Éditions À l’étage (une division du Groupe d’édition la courte échelle, diffusion Hachette) et a été unanimement acclamé par la critique québécoise (La Presse, revues Alibis et Québec français). Le roman a en particulier retenu l’attention du « passeur littéraire » Richard Migneault, qui a aussi dirigé des recueils de nouvelles policières aux Éditions Druide au Québec et aux Éditions Belfond en France, ou encore du spécialiste franco-canadien des littératures de genre Norbert Spehner. Ce dernier a vu dans Sur ses gardes « un thriller remarquable qui commence comme un roman noir pour se transformer en récit d’espionnage à haute tension ». L’écrivaine et critique Chrystine Brouillet a pour sa part jugé le tout « très efficace et bien écrit » et déclaré qu’Eddy Barcot était un « beau, beau personnage ».
Par ailleurs spécialiste des « polars » français (notamment ceux de la « Série noire » contemporaine) et québécois, Stéphane Ledien a donné de nombreuses conférences sur le sujet. Il y consacre actuellement une thèse de doctorat à l’Université Laval où, certains semestres, il enseigne la création littéraire. Il est aussi apparu, en 2016, parmi les romanciers invités, aux côtés de figures incontournables du genre comme Aurélien Masson (alors directeur de la collection Série Noire de Gallimard), de la 7e édition du festival Québec en toutes lettres consacrée aux genres noir et policier.
Quand il n’imagine pas des histoires et n’effectue pas de recherches littéraires ou journalistiques, il anime des ateliers d’écriture au Québec et en Ontario, et conseille d’autres auteurs en développement.
Le 12 septembre 2017, il aura le plaisir de présenter aux publics canadien et français (via les réseaux sociaux pour ce dernier) son quatrième ouvrage de fiction : Des trains y passent encore, paru là aussi chez Lévesque éditeur. Pour la rédaction de ce recueil de nouvelles à la fois noires, étranges, tragiques et décalées, l’auteur a reçu le soutien du Conseil des arts du Canada. Le livre met en scène des histoires, des vies, des destinées reliées au Tracel de Cap-Rouge, étonnant pont ferroviaire datant du début du XXe siècle et situé dans le secteur de Cap-Rouge, à l’ouest de Québec, où l’écrivain a vécu pendant cinq ans.
Actuellement, il travaille, en parallèle de sa thèse, sur le deuxième roman des Phalanges d’Eddy Barcot, qu’il prévoit de terminer au début de l’année 2018.